[2000] – Nouvelle succursale Renault – Amsterdam (Pays-Bas)
Un simple garage qui se transforme, sous la pression des autorités locales réclamant une architecture de qualité, en un show-room exemplaire et une exception dans la collection des succursales de ce constructeur. Il fut inauguré à l’automne 2000 en grandes pompes et feu d’artifices, en présence de l’ambassadeur de France aux Pays-Bas.
Cette succursale (réparations et vente de voitures) a été étudiée en 1996 dans le cadre d’une stratégie commerciale commune à une série de nouvelles implantations européennes de ce constructeur automobile, stratégie connue sous l’appellation Concession 2000.
Concession 2000 était la traduction, dans le domaine de l’aménagement des concessions, de la stratégie « promesse-client » de Renault, fondée sur les valeurs d’accueil, de compétence, et de clarté, et vérifiait les valeurs d’une politique commerciale centrée sur la séduction du client et l’offre de « voitures à vivre ».
C’est ainsi que…
La qualité de l’accueil se vérifie dans la lecture lointaine, puis rapprochée du bâtiment : elle justifie le choix de sa volumétrie, qui tranche avec la banalité de l’environnement de ce parc d’activités industrielles et tertiaires.
La démonstration de la compétence se vérifie dans l’intelligence de la conception interne du bâtiment, qui différencie clairement les zones techniques et les zones d’accueil et de vente sans jamais les opposer.
La clarté se reconnaît dans le choix des matériaux de façade laqués blanc et l’importance donnée à la lumière naturelle dans l’éclairage des zones d’accueil et de vente.
Plusieurs changements de programme (dont l’installation d’un centre de formation en poupe du bâtiment) et quelques retards dus au chantier ont repoussé la livraison du bâtiment à l’été 2 000, et son inauguration au 19 octobre 2000. A cette date intervient un changement radical dans la politique de communication de Renault qui se traduit auprès du grand public par un nouveau slogan publicitaire « Renault, créateur d’automobiles ». Le bâtiment d’Amsterdam se retrouve involontairement -hasard ou prémonition- être l’illustration évidente de ce changement en célébrant dans un programme utilitaire les valeurs du design comme signe de reconnaissance de ce constructeur.
Durant tout le déroulement du projet, celui a existé tant pour la maîtrise d’ouvrage que pour le maître d’œuvre local et les entreprises du chantier sous forme d’images de synthèse, dévoilant la silhouette comme les espaces intérieurs les plus caractéristiques.
Le bâtiment construit n’est donc plus une surprise, ou plutôt la surprise vient du fait que l’image de synthèse a précédé fidèlement le bâtiment.
Finalement ce projet tire son originalité de proposer la lecture d’une forme pure et relativement simple pour habiller un ensemble de fonctions parfois complexes et usuellement génératrices de nombreux désordres formels.
Une volumétrie en harmonie avec le site
Le terrain offre une façade très dégagée sur le Burg Stramanweg, d’autant plus intéressante que cette voie surélevée permet des vues en plongée sur le site, par dessus un plan d’eau.
Cette particularité a été mise à profit pour articuler en plan et en élévation les deux pôles essentiels du programme, les zones d’exposition et les ateliers.
Les ateliers, à rez de chaussée, définissent un volume principal de 130 m par 30 m parallèle au Burg et à la trame principale d’implantation de cette zone industrielle. De part et d’autre de ce volume principal deux volumes secondaires et symétriques de 11 m de large abritent coté Burg, un hall d’accueil et d’exposition très vitré, et côté zone industrielle des annexes.
La zone principale d’exposition se superpose, sur une longueur d’environ 100m au volume principal des ateliers, procurant à leur enveloppe un grand dynamisme selon un gradient est-ouest.
L’impact visuel, pour l’automobiliste de passage comme pour le visiteur intentionnel, est ainsi maximal puisque dans leur parcours d’approche, ils ont l’opportunité de découvrir dans son ensemble une forme profilée en plan et en élévation qui évoque la vitesse et le design en « coin » des prototypes visibles sur les circuits automobiles.
L’ ensemble de la composition architecturale joue sur les effets de matière et de transparence, associant la présence très forte de la toiture inclinée en aluminium laqué, qui s’éléve en trois paliers depuis la proue de l’atelier de mécanique et les façades très vitrées des deux zones d’exposition superposées.
L’organisation des zones techniques à rez de chaussée
Les ateliers sont répartis de part et d’autre du magasin des pièces de rechange :
-
A l’est, l’atelier de mécanique offre 27 postes de travail
-
A l’ouest, l’atelier de carrosserie (20 postes de travail), et un atelier de formation après-vente.L’entrée du personnel et l’accès aux vestiaires se font sur les façades sud et ouest, face au parking « employés ».
Les services à l’étage
Un même volume de 2 700 m², de 4 à 7 m de hauteur sous plafond, réunit les deux halls d’exposition des voitures neuves et des voitures d’occasion, les bureaux, et les salles de cours du centre de formation.
Au nord, une terrasse d’exposition de véhicules neufs, prolonge le hall principal.
Au sud, une terrasse permet l’exposition de véhicules d’occasions, et la desserte du hall par la rampe extérieure d’accès.
A l’est, les bureaux de la direction s’éclairent par dessus le toit de l’atelier de carrosserie.
A l’ouest, sont superposés à ces locaux un volume pour le restaurant, les archives de la succursale, et la chaufferie.
terrain : 15 700 m²
programme :
Salles d’exposition : 2 175 m²
Activités ateliers : 3 950 m²
Divers annexes : 1 435 m²
Stationnement : 323 PLACES
calendrier : études : 1996 – 1998 ; chantier : 1999-2000
coût : 30 000 000 F
maître d’ouvrage : montage d’opération : Direction Immobilière de Renault, contact: M. Alain Degraeve, directeur de la Maîtrise d’Ouvrage
maître d’œuvre : Design/Conception : Maufras et associés architectes ; Architecte exécution : Sramota en naaijen
assistants : A. Ribière, M. D’Ortenzio